L'habitat varie suivant les grandes régions. En Europe de l'Ouest, on trouve la draine du niveau de la mer à 1 800 m d'altitude environ. Deux conditions doivent être remplies pour que l'espèce soit présente, tout d'abord des milieux ouverts à semi-ouverts avec accès facile au sol pour l'alimentation, d'autre part des milieux arborés clairs pour la nidification. Un écotone pas trop anthropisé entre forêt et prairies/pâtures/pelouses et une bonne imbrication des deux milieux lui conviennent particulièrement. Les cultures lui sont beaucoup moins favorables. On la trouve également dans les grandes clairières forestières, les grandes coupes, les ripisylves en contexte prairial, les grands parcs à la campagne, éventuellement les grands vergers, les peupleraies et ce d'autant plus que les peupliers sont porteurs de gui. En altitude, elle apprécie tous les espaces enherbés avec arbres épars ou forêt proche, les pelouses naturelles, les abords des marais et tourbières, les prés-bois, etc. Les densités sont meilleures en altitude qu'en plaine. Au Maghreb et dans la partie orientale de l'aire, la draine est franchement un oiseau d'altitude car c'est là que les deux conditions environnementales évoquées plus haut sont remplies. Évidemment, les boisements diffèrent des nôtres.

La Grive draine a une répartition assez vaste dans le domaine paléarctique occidental. D'ouest en est, elle se reproduit des côtes atlantiques européennes au centre de la Russie et au nord-ouest de la Mongolie. Du nord au sud, on la trouve des forêts boréales de Scandinavie et de Sibérie aux montagnes du Maghreb, d'Asie mineure, d'Asie centrale jusqu'à l'Himalaya. Les oiseaux du nord de l'Europe, de Russie, de Mongolie et de Chine sont migrateurs du fait du climat continental à hivers froids. Ils vont hiverner au sud avec les oiseaux résidents et même plus largement. Par exemple en Afrique du Nord, les draines doivent hiverner avec les Merles à plastron dans les junipéraies des plateaux inférieurs aux zones de nidification.

Turdus viscivorus deichleri Erlanger, 1897 | Turdus viscivorus reiseri Schiebel, 1911 | Turdus viscivorus viscivorus Linnaeus, 1758